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Election présidentielle de 2012 Convention Ump « La ruralité, un atout pour la France » (interview exclusive de Jean-François Copé)

Le secrétaire général de l’Ump, Jean François Copé (1), a accordé une interview exclusive à Terre-net Média lundi 13 juin, à la veille de la convention « La ruralité un atout pour la France » qui se déroulera à l’Assemblée nationale ce 14 juin. Cette convention sur la ruralité s’inscrit dans le cadre de la préparation du projet Ump pour les élections présidentielles de 2012. Elle est l’occasion de débattre des propositions du parti majoritaire en faveur du monde rural pour les prochaines années.

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Jean François Copé, secrétaire général de l'Ump, député maire de Meaux (Seine et Marne) : « Vous savez l’engagement du Président de la République pour défendre à l’euro près le budget de la Pac. » (© DR)

Terre-net Média (TnM) : Il n’y a pas de vie rurale et de ruralité, sans agriculteurs avec des revenus décents. Aussi, la prochaine politique rurale ne doit-elle pas être d’abord une politique de revenu agricole ?

Jean François Copé (JfC) : « Vous avez mille fois raison, élu d'une circonscription en grande partie rurale, j’en mesure tous les jours les enjeux. Je souhaite que les agriculteurs aient une juste rémunération pour leur travail. La contractualisation mise en place cette année est un des outils importants pour stabiliser le revenu des producteurs et leur permettre de savoir ce qu’ils vont gagner sur plusieurs années. Mais, il faut aussi que les producteurs s’organisent entre eux face à la grande distribution pour être en position de force pour négocier les prix et les volumes. Au-delà de l’allègement du coût du travail saisonnier, je pense qu’il faudra aussi aller plus loin sur la question du coût du travail permanent. »
« Il y a aussi le sentiment de déclassement du monde rural et du monde agricole. Il est indispensable d'y répondre en favorisant le développement économique des territoires et l’adaptation des services publics aux besoins de la population. »

Au moins un relais de services publics par canton

TnM : Quelle politique de développement, voire de maintien de services publics, souhaitez-vous en cette période de restriction budgétaire ?
JfC : « Je suis de très près ces questions. C’est pourquoi, j’ai souhaité, avec Christian Jacob, président du groupe Ump à l’Assemblée nationale et Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture, organiser une convention consacrée à la ruralité. Nous allons proposer des solutions nouvelles pour justement permettre aux écoles, aux services publics de se maintenir sur les territoires et aux entreprises, notamment nos Pme, de se développer. Concernant les services publics, il ne s’agit évidemment pas de demander des moratoires sur la fermeture, ce qui n’aurait pas de sens mais il nous semble que les critères de décision doivent être adaptés aux besoins du monde rural et non pas guidés par des considérations purement nationales. C’est pourquoi, nous proposons, notamment, d’intensifier la création des maisons de santé, la création d’au moins un relais de services publics par canton, le renforcement du Fonds d'Intervention pour les Services, l'Artisanat et le Commerce (Fisac) pour les zones rurales et le financement de services à la personne tels que le portage de repas à domicile ou le transport à la demande. »

TnM : Que proposerez-vous pour inciter des jeunes agriculteurs à s’installer ?
JfC : « L’agriculture est un métier d’avenir et stratégique pour le développement de notre économie. Il faut lever certaines contraintes administratives et surtout faciliter l’accès aux terres agricoles. Je soutiens totalement le gouvernement qui a décidé d’affecter le produit de la taxe sur les plus-values issues de la vente des terres agricoles à l’installation des jeunes agriculteurs. Il faut la pérenniser et la tourner vers tous les projets innovants car, ce sont ceux qui investissent et qui innovent qui ont le plus besoin de soutiens. »

Pas le PS, pas le FN

« A part l’Ump, qui défend une vision moderne et tournée vers l’avenir des territoires ? Pas le PS qui, prisonnier des Verts avec son « bouclier rural » a une vision archaïque et dépassée, pas le FN qui soulève les problèmes et qui, propose pour seule solution la fermeture des frontières. »

Jean-François Copé

TnM : Autre facteur essentiel sur lequel repose la vie rurale en France : le foncier. Quelles propositions faites-vous pour que l’espace rural soit justement partagé entre les différents usages qui en sont faits ?
JfC :
« L’observatoire des terres agricoles récemment créé nous aidera déjà à savoir quel usage actuel il en est fait. Ce qui est certain, c’est qu’il faut une vision équilibrée et adaptée à chacun des territoires. Ce n’est pas de Paris qu’on peut le décider : une discussion plus nourrie avec les collectivités locales est indispensable. »

TnMComment les rôles des agriculteurs pourraient-ils être davantage reconnus par la société ?
JfC :
« Je souhaite que la France passe un véritable pacte avec ses agriculteurs parce que pour moi l’agriculture est un atout stratégique pour notre pays : au même titre que l’indépendance énergétique, l’indépendance alimentaire n’est pas négociable. Les agriculteurs ont fait, depuis des années, des efforts importants pour renforcer la qualité de la production et la sécurité sanitaire, pour respecter l’environnement, pour innover au service des consommateurs et pour sauvegarder nos paysages. »

Mettre en avant les atouts des territoires ruraux
et favoriser l’installation de nouvelles activités

TnM : La politique rurale proposée par l’Ump donnera t–elle toutes les chances aux territoires pour les rendre attractifs, sources de productivité et de richesses ?
JfC :
« La ruralité est pour moi une priorité. A part l’Ump, qui défend une vision moderne et tournée vers l’avenir des territoires ? Pas le PS qui, prisonnier des Verts avec son « bouclier rural » a une vision archaïque et dépassée, pas le FN qui soulève les problèmes et qui, propose pour seule solution la fermeture des frontières. »
« C’est au contraire en mettant en avant les atouts des territoires ruraux (présence de nombreuses Pme, capacité d’innovations, tourisme, qualité de vie…) et en favorisant l’installation de nouvelles activités tant industrielles que de services, que nous assurerons leur développement. Et je suis optimiste quand je vois que la population rurale augmente, que les urbains n’hésitent plus à faire le choix de la campagne. C’est une chance de développement pour notre pays. C’est dans cette optique que je souhaite que l’on pérennise tous les ans les appels à projet des pôles d’excellence rurale. »

TnM : Où trouverez-vous les moyens financiers pour développer l’Adsl et toute autre infrastructure, devenus indispensables ?
JfC :
« L’Etat a montré sa détermination pour assurer le développement du haut débit et du très haut débit avec plusieurs milliards d’euros déjà engagés. Les collectivités et les fournisseurs d’accès doivent aussi jouer leur rôle. C’est pourquoi, je propose une bonification des subventions aux collectivités territoriales ayant la plus faible densité, si elles s’engagent dans des projets de couverture numérique très haut débit qui répondent aux cahiers des charges fixés par l’Etat. Ce doit être du gagnant-gagnant. »

TnM : Vous appuierez-vous notamment sur des crédits européens de la Pac pour financer votre politique rurale ?
JfC :
« Il le faut. Et vous savez l’engagement du Président de la République là-dessus pour défendre à l’euro près le budget de la Pac. Nous sommes opposés à toute renationalisation de la Pac. Mais il doit également y avoir une participation des régions et des départements. La cohésion passe aussi par la solidarité entre les territoires de notre pays. »

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